Un souvenir de fin 2013-début 2014.
Quand nous sommes venus vivre en R.P.Chine, j’ai rencontré un homme qui était Maitre International d’Echec. Il venait du Caucase. Nous parlions en anglais. Il m’avait raconté certaines de ses péripéties de découverte de la culture et société chinoises, tandis que je l’amusais avec mes propres affaires.
Dans le groupe que nous fréquentions, je l’avais vu jouer aux échecs avec d’autres personnes. Beaucoup de fois, il m’a proposé que nous fassions une partie. Je refusais toujours. Je n’avais pas le temps, et je n’avais pas joué depuis tellement longtemps.
Et puis un jour, avec sa persistante insistance, je dis oui. Nous avons fait cette partie. Le souvenir que j’en ai, c’est que je pense qu’il n’a pas joué pour gagner. Et moi, je n’ai pas joué pour perdre.
De tête, nous nous sommes donc retrouvés à la fin avec juste nos rois et une tour chacun, peut-être deux, ou une autre pièce. Mais en parfait équilibre. Dès le début du jeu, j’ai joué pour éliminer la complexité. Dès qu’un échange à égal était disponible, je le faisais. Je n’ai pas senti de pression quelconque. Avec nos dernières pièces sur l’échiquier, on s’est retrouvé à faire les mêmes mouvements, sans possibilité que l’un prenne le dessus sur l’autre.
Et donc, nous avons fini ainsi. En pat. Sans vainqueur, ni vaincu. D’un commun accord.
M’étant remémoré ces temps et événements d’il y a environ dix ans, je me suis redemandé pourquoi cette partie. Je pense encore que ce fut une partie intéressante.